Poesie di Antonio Bux tratte da “DISGRAFIE” (poesie 2000-2007 e altre poesie) traduzione francese di Viviane Ciampi

 

PRESENZA

 

 
All’infuori di me, non la mia
casa, minimamente forse

oltre le mura scorgo, al di là
del soffitto basso, tracce di te

nascosta tra la cute bianca
dell’esterno, o forse solo ricoperta

dalla calce per preservarti, e chissà
se queste stanze hanno le stesse forme

di chi ti ha vissuto; forse allora
le nascondo, appendendo

foto e quadri immobili,
occhi che celano altri occhi.

 

 
PRÉSENCE

 

 
Ce n’est pas une maison, ou un nom
conduit sous vide au souffle

le travail assuré, n’est pas une allée
claire ni même l’argent

si souillé par les mains,
le sens du chemin est outre

la destination ce n’est pas nous
comme non plus ces carrés

de ciment comprimant l’origine ;
nous sommes l’arrivée sans abordage

du monde déplacé qui se tait
sans nous vouloir, dans l’appartenance.

 

 
CICLOTIMIA

 
L’esterno ci limita
a spazio vuoto stabilito
quando nel disperdersi
si allunga la differenza
-nella lontananza dentro-
e niente si assomiglia
rivedendosi uguale.

 

CYCLOTHYMIE

L’extérieur nous borne
à vide espace établi
lorsqu’en se perdant
s’étend la différence
dans le dedans lointain
et rien ne se ressemble
se revoyant de même.

 

UCRONÌA

Non sapevamo la luce (che il buio dipinge meglio
le ombre attente alla nudità della notte)
una vita che scorre nell’universo immobile
-qui resta la vera tragedia l’anima- viso
invisibile agli occhi che non oltrepassano
la superficie dello sguardo nell’esilio
necessario da tutto e nel vuoto
di qualsiasi nuova o antica forma
noi non ci saremo -ancora una volta-
per la cancellazione dell’eterno.

 

UCHRONIE

 

 
Nous ignorions la lumière (car l’obscurité traduit mieux
les ombres attentives au nu de la nuit)
une vie se déroule dans l’univers figé
-qui reste la vraie tragédie l’âme- visage
invisible aux yeux qui n’outrepassent
la surface du regard dans l’exil
nécessaire de tout et dans le vide
de n’importe quelle forme nouvelle ou ancienne
nous n’y serons pas -une fois encore-
pour l’effacement de l’éternel.

 
UN PAZZO DI PEZZA

 

 
Avevo una scatola di legno
con dentro tante piccole cose;
un chiodo, una gomma, un filo
e poi un ciondolo, una piccola foto
ingiallita e un mezzo fiammifero.

E così cominciai.

Con la gomma cancellai il mio nome
e il filo tirò su le mie palpebre
e sconficcai dal cuore il chiodo
arrugginito del tempo, e accesi
il mezzo fiammifero, e bruciai
la tua vecchia piccola foto, chiudendo poi
le ceneri nel ciondolo, gettando
tutto via, all’infuori di me.

Così ho finito:
reinventandomi.

 
UN FOU EN CHIFFON

J’avais une boîte en bois
remplie de pacotille ;
un clou, une gomme, un fil
et puis une breloque, une petite photo
jaunie et une demi-allumette.

Et ainsi, je commençai.

Avec la gomme j’effaçai mon nom
et le fil souleva mes paupières
et j’arrachai du cœur le clou
rouillé du temps, et j’allumai
la demi-allumette et brûlai
ta vieille petite photo, en renfermant ensuite
les cendres dans la breloque, en jetant
tout, sauf moi.

Ainsi j’ai fini.
En me réinventant.

 
MATER MORBI

 

 
Prendi forma da un suono
crudele, uno spasmo concepito
dall’uomo più invasato, dalla bestia
più indomita; un abbaglio d’ombra
che dà alla luce raggi di tenebra
-eclissi perenne della terra-
che dimora nell’ombra
dell’uomo e delle cose.

 

MATER MORBI

 

 
Tu prends forme par un son
cruel, un spasme conçu
par l’homme le plus possédé, par la bête
la plus indomptée ; un leurre d’ombres
qui accouche des rayons de ténèbres
-constante éclipse de la terre-
qui persiste dans l’ombre
de l’homme et des choses.

 

SCRITTO NEL SILENZIO

 

 

Le parole non sono

solo forma, custodia

ombra di un pensare.

Ma anche orizzonte

misura segreta di futuro,

serenità intuita, rara geometria

di bellezza accennata;

sono le parole come l’uomo

simili al vento,

schiave di nessun luogo.

 
ÉCRIT DANS LE SILENCE

 

 
Les mots ne sont
que forme, étui
ombre de penser.
Mais même l’horizon
mesure secrète de futur,
quiétude pressentie, rare géométrie
de beauté qui s’ébauche ;
ce sont des mots pareils à l’homme
ainsi que le vent,
esclaves d’aucun lieu.

 

 
AMNESIA

 

 
Gli attimi confondono,
i cerchi si chiudono,
le parole dissimulano
quando gli occhi guardano
con le labbra della mente.

 

 

 

AMNÉSIE

 

 
Les instants confondent,
les cercles se referment,
les mots camouflent
quand les yeux regardent
avec les lèvres de l’esprit.

 

 
BUIOLUCE

 

 
Si muore
di un sonno, che è
quel non esserci,
nell’abituarsi alla morte
ad ogni voltura notturna,
quando non c’è sogno
in vita, ma sonnolenza
-che gli occhi marciscono-
nel cercare una luce.

 

NUITLUMIÈRE

 

 
On meurt
d’un sommeil, qui est
ceci de n’y pas être,
dans l’habitude à la mort
à chaque virement nocturne
quand il n’y a de rêve
en vie, mais somnolence
-que les yeux pourrissent-
en cherchant un éclair.

 

 
ARTISTA DI STRADA

 

 
Il mio volto di marmo
lo scolpisti tu, col tuo freddo

erosione di un’anima spoglia
sradicata dal corpo e lasciata

lì sola, ad asciugare.

 

 

 

ARTISTE DE RUE

 

 
Mon visage de marbre
c’est toi qui le sculpta, avec ta froide

érosion d’une âme nue
éradiquée du corps et laissée

là seule, à se tarir.

 

 
NERO DENTRO

 

 
Posso solo salvarmi
come in lettura
nell’impedimento dello scritto;
perché è falsa partenza un pensiero
che al nulla si destina,
come crudele la scoperta
-arrivando a sé-
che solitudine è tutto
nell’annientarsi in parola.

 

NOIR DEDANS

Je ne peux que me sauver
ainsi qu’en lecture
dans la censure de l’écrit ;
car c’est un faux départ une pensée
qui au rien se destine,
comme cruelle la découverte
-en arrivant à soi-
car solitude est tout
dans l’anéantissement en parole.

 

 
LA GRAVITÀ DI NOVEMBRE

 

 
Scorre in silenzio
la vita sotto
le foglie del pensiero
ammucchiate, in disparte
bruciate dalla muta stagionale
-sperdute-
dalla ragione degli anni.

 

LA GRAVITÉ DE NOVEMBRE

 

 
En silence s’écoule
la vie sous
les feuilles de la pensée
entassées, à l’écart
brûlées par la métamorphose saisonnière
-oubliées-
par la raison des ans.

 

 
IL SEGRETO DEI FIORI

 

 
Quello che non dicono i fiori:
il perseverante ciclo, il perdono

della terra che si rinnova, e ci fa sua
quando anche l’uomo è acerbo ancora,

e germoglia solo neri baccelli
nati da un seme d’indifferenza.

Questo non ci svelano i fiori:
l’eterno rancore, piantato sottoterra.

 

LE SECRET DES FLEURS

 

 
Ce que les fleurs ne disent ;
le cycle qui perdure, le pardon

de la terre qui se renouvèle, et nous fait sienne
quand l’homme est acerbe encore,

et ne germe que de noires cosses
venant d’une graine d’indifférence.

Ceci ne nous révèlent les fleurs ;
l’éternelle rancune, enfouie sous la terre.

 

 

(d’après disgrafie)

Traduit de l’italien par Viviane Ciampi

 

Antonio Bux (pseudonyme de Fernando Antonio Buccelli) est né en Italie, à Foggia, le 16 octobre 1982.
Après avoir terminé ses études il a commencé à cultiver des expériences de vie en travaillant d’abord dans sa ville natale, puis à Florence. Il vit en Espagne, à Barcelone, depuis plusieurs années.
Toutes ses poèmes sont inédits mais ont paru dans des revues littéraires nationales et internationales car ils ont été traduits en langue castillane (en collaboration avec l’auteure argentine Ana Caliyuri). Récemment, nombre de ses textes ont paru sur des blogs et des sites littéraires de poésie. Il traduit de l’espagnol des auteurs contemporains ibères et latino-américains.

 

Queste traduzioni non sono presenti nel libro.

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